VAVA'U
Bonjour à tous,
Nous interrompons momentanément le récit photo de notre voyage en NZ pour revenir dans le sujet de ce blog : mais où en est le point vert dans le pacifique sud ?...Hé bien vous avez raison et voici de quoi faire revivre le récit de la croisière.
Le retour sur Vava’u, au Nord des Tonga fut très laborieux…on vous passe les détails des galères en tout genre, dont un retour à Auckland sans s’être posé, vol détourné à Niué pour cause de météo trop mauvaise, ou encore un transit de quelques heures transformé en 3 jours à Nuku’alofa avec météo pourrie dans île qui ne l’est pas moins…bref, à éviter et ne pas parler du menu détail des galères ne sera pas plus mal.
Une fois arrivé à bon port, des voisins de bateau me déposent sur le nôtre, rien n’avait bougé après 2 mois d’absence, ouf ! La météo, somme toute assez pourrie, nous offrit une trêve le lendemain, afin que nous puissions profiter un peu des spots paradisiaques de Vava’u. C’est parti, tout le monde dans l’annexe pour une boucle d’une vingtaine de milles en direction de Nuku island. Fusil sous-marin en main, Céline et les enfants m’escortent pour une petite pêche de ihii et perroquets tout frais, le long d’un petit récif interne du lagon hyper poissonneux. En 30 minutes de pêche, nous avons ce qu’il faut pour le repas du midi, direction motu et plage pour les enfants. Là, je récolte un peu de bois, un poil trop humide pour que le feu démarre, puis quelques noix de coco. Je les ouvre tandis que Céline lève les filets des poissons pour nous les préparer avec un filet d’huile d’olive citronnée, et les enfants jouent sur la plage. Que du bonheur…quand tout à coup, mon couteau de plongée qui me servait à décoller la chair de coco, ripe et se plante dans ma main gauche. Je le retire aussitôt, et c’est la cata, je pisse le sang et ma main s’engourdit peu à peu. Nous sommes loin de tout, il ne faut pas perdre une minute, on embarque les enfants et le matos, je m’allonge au fond de l’annexe et Céline se met à la barre vent debout et avec du mauvais clapot. Nous mettrons 1 h pour arriver en ville. Durant ce temps, je comprime l’entaille avec ma main droite pour limiter la perte de sang, je suis au bord de l’évanouissement, sonné. Au port, Céline court pour demander de l’aide, un docteur, mais c’est dimanche et les tongiens sont très pieux… ville déserte… Heureusement, elle trouve une personne à la réception d’un hôtel qui appelle une ambulance. 20 min plus tard nous sommes en route pour l’hôpital, on me panse sur la route avec un pansement de compression, ça va déjà mieux, l’hémorragie est contrôlée. On s’occupe alors bien de moi, dans un hôpital aussi rustique que sale, mais avec un personnel attentif et compétent. Rappel anti tétanos, antibios et pansement refait tous les deux jours, au bout de 3 semaines, j’ai totalement récupéré ma main.
Cela n’aura été que le point culminant des galères entre le départ d’Auckland et l’arrivée à Vava’u !...et un peu de temps pour se reposer, quoi qu’un peu frustré de ne pas pouvoir réparer le bateau avec le beau matériel que nous avons fait réaliser par un boat builder d’Auckland. Mais voilà, tout est rentré dans l’ordre, le bateau est réparé, et le beau temps s’est installé depuis une dizaine de jours, chassant l’air chaud et humide de la saison cyclonique. Les conditions Est Sud-Est sont établies depuis une petite semaine, avec le ciel bleu ensoleillé pour accompagner la légère brise régulière. Nous revivons donc, re-naviguons sereinement avec un système de barre enfin fiable, et recommençons à gouter aux plaisirs de la vie sur l’eau en pays tropical. Nous avons aujourd’hui fait l’avitaillement et les déclarations de départ pour quitter Vava’u et nous nous préparons pour un départ demain matin en direction de Fiji. Petite balade de 460 milles nautiques pour atteindre Suva, la ville phare de Viti Levu.
Les derniers jours passés à naviguer dans le dédale d’ilot que composent Vava’u nous ont sérieusement réconciliés avec les Tonga…et le bateau. Quelques photos pour illustrer tout cela, en espérant que vous vous portez bien.
Nico, Céline, Hugo et Salomé