croisière FIJI - VITI LEVU : de Suva à Lautoka en passant par VANUA LEVU
Bula !
Nous revoici pour quelques nouvelles de notre croisière dans l'archipel Fidjien. Nous avons choisi un itinéraire hors de tout guide, préférant découvrir l'authenticité de l'ambiance Fidjienne à la bienséance des circuits de croisière "balisés et convenus". Nous quittons donc Suva la 16 avril en direction de la côte Est, quelque peu vaseuse. Les vents légers nous permettent de naviguer chaque jour dans d'excellentes conditions, d'abord ou prés, puis au bon plein, et enfin au largue pour des navigations d'environ 20 MN seulement, afin de bien profiter de chaque escale. Les mouillages de relâche au sud-ouest et à l'ouest de Viti Levu ne sont pas des plus sexy, mais chaque découverte est intéressante. La mangrove, sa flore et sa faune ne font pas rêver sur carte postale, et pourtant, leur écosystème est d'une richesse incroyable quand on prend le soin de l'observer. Sur le sable vaseux, les échassiers et autres oiseaux aux longues pattes se dorent au soleil dans l'attente d'un vol subtile et gracieux, l'envol ayant lieu lorsqu'on les approche de trop prés. Dans la vase humide, des milliards de petits trous semblent respirer. Probablement les crabes et autres coquillages qui s'y enfoncent. Et il n'est pas rare de pouvoir observer une pousse de palétuvier dans une zone totalement submergée à marée haute. Incroyable nature !
Tous les soirs, bien que nous n'ayons eu que des jours très couverts, le ciel nous gratifie d'un coucher de soleil aux couleurs éblouissantes qui transpercent l'épaisse couche nuageuse. Des pourpres aux rouges orangés de feu, c'est le moment de l'apéro à base de jus "sunquick" pour les enfants (les pauvres !) et d'une petite bière Fidjienne pour les parents. Ici, tout est produit localement, et ma foi avec une bonne qualité en ce qui concerne ce breuvage populaire international. Il y a même le choix entre 4 types de bière, pas mal pour une nation si petite !
Au premier mouillage sur un îlot non loin de Suva, nous pouvons remarquer des barques de pêches, parfois sans moteur, propulsées par le pêcheur à l'aide d'une grande perche comparable au système des gondoles vénitiennes. Rien d'italien ou de romantique dans le geste, mais une pauvreté certaine qui ne permet pas au plus démunis de se débrouiller autrement pour aller poser et relever leurs filets. Car si le vent se lève, ces embarcations peuvent vite dériver dans des zones du lagon trop profondes pour se mouvoir en appui sur le fond...et la zone de pêche en est forcément d'autant plus limitée.
Nous faisons escale une nuit et le jour suivant à Ovalau, dans l'ouest, et son port de Levuka. Une conserverie de poisson y est installée et l'activité est relativement importante. Rien à voir avec Suva, mais l'ambiance "far West" insulaire y est sympa et décontractée. Les Fidjiens sont encore une fois des gens au contact simple, spontanés et enthousiastes. Pour quelques conseils ou pour l'achat d'un pain, de fruits, passer la commande dans un petit restaurant nous aimons leur contact souriant et agréable. Ce stop est le dernier que nous ferons dans une véritable petite ville avant la ville de Lautoka au nord-ouest de Viti Levu, à plus de 100 MN.
Nous découvrons alors un mouillage magique au nord de l'île de Makogai. Un paradis en termes de paysage, mais surtout une pépite en ce qui concerne les fonds marins. Des coraux époustouflant de beauté et de toutes les couleurs, regorgeant de poissons. L'eau Fidjienne n'est malheureusement pas cristalline comme l'eau polynésienne, mais les coraux y sont beaucoup plus diversifiés, vivants et colorés - magnifique et surprenant ! Les poissons de récif et petits requins y vivent en toute harmonie. Mais je n'y chasse pas, notre freezer étant encore garni de thazar.
Nous traversons ensuite pour l'autre grande île de l’archipel Fidjien : Vanua Levu, là où le vent soutenu nous porte. 35 MN en 3h30, arrêts de pêche et passages de reef délicats inclus...ça booste ! Sur la route, nous prenons, encore, un thazar. Rein à faire, thon et Mahi mahi ne veulent pas de notre "rapala" bleu vert. Mais ce poisson est excellent, aussi bien au BBQ qu'en poisson cru, ou cuisiné en sauce avec les épices de curry et coriandre achetées dans les marchés locaux. On se régale. L'escale à Vanua levu est sans intérêt, mais l'abri est excellent à Nambuwalu. L'île est immense, mais assez peu structurée et peuplée. Il faut faire 165km sur piste en taxi pour atteindre Savu savu et ses sources d'eau chaude, ou une 60aine de MN vent dans le nez. Nous ne sommes tentés par aucune option et décidons de retourner vers la pointe Nord-est de Viti Levu. Encore 40 MN effectués au grand largue en à peu près 4 heures. Sur ce parcours, le moulinet de la canne zippera 6 fois, nous lofons et affalons la voile d'avant à chaque fois pour ralentir et ne pas casser, mais seules 3 prises seront ramenées à bord. La première fut une carangue à grosse tête, à éviter pour cause de ciguatera (et ce n’est même pas terrible au gout), la seconde un requin "rera", moins d'un mètre, donc un bébé que nous relâcherons aussi, et enfin un thazar d'une dizaine de kg pour garnir nos assiettes et notre freezer pour quelques jours.
L'escale à Nananu-i-cake est pluvieuse, couverte, ventée, et nous ne profitons pas de grand-chose. Au milieu de la seconde nuit, je suis réveillé par des bruits de vagues inhabituels. J'allume le traceur de carte car la nuit est noire et ne laisse rien deviner de la côte, pour constater que nous avons dérapé de plus d'un MN, et le sondeur me donne 20m au lieu des 10 dans lesquels nous avions planté la pioche ! Si nous continuons comme ça, nous allons nous fracasser sur la côte de Viti Levu. Je m'apprête à manœuvrer, quand l'ancre se plante à nouveau d'elle-même. Feux de mouillage allumé, je retourne me coucher en ne dormant que d'un œil, le vent d'environ 20 nœuds et le clapot n'étant pas très rassurant pour la tenue du mouillage sur ces fonds vaseux. A 6h00, je suis de nouveau réveillé travers à la vague. Nous avons encore dérapé d'un MN, soit 2 en tout ! Cette fois, je mets en route et relève le mouillage. Céline ne tarde pas à se lever et nous prenons notre petit déjeuner au levant, en navigant sous voile dans le lagon Nord de Viti Levu. Nous irons jusqu'à Lautoka ainsi, pour ravitailler. Les 55MN sous solent seul puis avec la GV ensuite sont parcourus en une dizaine d'heure. Durant cette navigation nous slalomons entre les hauts fonds coralliens sous voile et nous admirons le relief majestueux de Viti Levu. Cette île est la plus grande des Fidji, et pourtant totalement sauvage dans sa partie Nord. L'échelle et la beauté naturelle de cette île montagneuse est assez inhabituelle lorsqu'on vient de Tahiti, plus haute mais 3 fois plus petite !
A Lautoka, le seconde ville/port de Viti Levu, le mouillage est sans intérêt, mais moins sale qu'à Suva. Les thoniers chinois commencent à s'y baser, alors qu'en 2008 il n'y en avait pas une seul. La ville très indienne ne s'est en revanche pas trop modernisée en 5 ans, et je la redécouvre avec plaisir. Ambiance un peu désuète sympa, mais la ville offre tous les commerces et un marché magnifique pour effectuer un gros ravitaillement et faire un petit bain de "sociabilisation" avec les autochtones !
On vous laisse découvrir cette partie du voyage en image, grâce aux talents de notre "photoshopeuse" du bord.
Bises à tous et à bientôt de vos nouvelles,
le team Ekolo'kat !
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