SUVA
Bula, Bula !!!...le bonjour local, sympathique, énergique et souriant nous accueille dès notre entrée à Fiji. Ici, on ne rigole pas avec les formalités pour autant : pré clearance annonçant notre arrivée envoyée depuis Vava’u, avec l’aide précieuse de Lisa du café Tropicana. (Excellente adresse au passage pour son cyber café, son pain frais et son bar / snack pour le lunch-time). Une fois l’autorisation reçue en retour, on peut arriver à Fiji sereinement, mais attention : ne pas débarquer. Il faut hisser le pavillon « Q » au-dessus du drapeau de courtoisie et s’annoncer sur le 16 à la VHF afin de demander la visite des autorités à bord. Douane, immigration, santé et agriculture représentées par 4 agents vous font remplir des km de papiers avant d’obtenir leur sésame et le droit de débarquer à terre. Le visa de tourisme vous donne ainsi droit à 4 mois de croisière dans les eaux fidjiennes. Lors de notre convoyage d’Umaguma en 2010 avec Mitch, nous étions arrivés à terre comme des fleurs, et nous nous étions fait jeter du Yacht club car pas en règle, ce qui a failli nous valoir une amende de 2500 $ alors que nous ne faisions escale que 3 jours pour ravitailler, glups !
Avant que nous puissions débarquer, nos amis Michel et Joséphine du voilier Diamant - rencontrés à Vava’u - nous rapportent un pain tout frais de la ville. Sympa et réconfortant, car l’attente du feu vert dans le port de Suva est un peu minant. Le lagon est ici une véritable marre à gasoil où se répondent les bruyants échappements des groupes électrogènes des thoniers chinois (les fidjiens leurs ont vendu leur espace maritime de pêche), plus les bruits de sablage, meulage et martelage des chantiers environnants…tout cela sans beaucoup d’air, ce n’est pas le mouillage de rêve pour se prélasser entre bain et sieste après 3 jours de mer… En échange, nous leur offrons un beau morceau de thazar congelé la veille après notre premier apéro à bord de l’Ekolo’kat.
Bref, nous voici en règle et libre de découvrir la magnifique énergie distillée dans la ville de Suva. Un exotique mélange de culture Fidjienne (mélanésienne) et indienne (indian fijian, présents depuis au moins 3 générations). Pour se déplacer du Yacht club au centre-ville, rien de plus simple : il suffit de se mettre en bord de route et de faire signe aux taxis, jusqu’à temps qu’un véhicule libre s’arrête. Nous n’avons jamais attendu plus de 3 minutes tant il y en a. La course vous coute 4 dollars maximum, soit 200CFP (1.6 €)…donc on en a abusé abondamment ! Les véhicules sont pourris, mais le voyage est une petite rencontre avec au volant, souvent des Indian Fijian. On se demande comment ils font pour vivre avec si peu, car ils travaillent en plus pour une compagnie… mais vous pouvez aussi prendre le bus si vous trouvez que c’est encore trop cher !
Suva est aussi un mélange d’architecture moderne avec ses centres commerciaux sophistiqués comme Tapoo City ou MHCC, avec une architecture post coloniale éclectique. Un marché très populaire et dynamique qui contraste avec les supermarchés voisins plus proches des standards européens que dans les archipels précédemment visités. Des rues aux flux très énergiques, des piétons vifs et nombreux, des automobiles qui foncent et klaxonnent mais ne ralentissent pas si vous trainez le pas et qu’elles sont prioritaires…ça speed et ça fait du bien de sentir cette énergie quand on arrive de la léthargie tongienne !
Nous passerons finalement une semaine à Suva, entre nos virées urbaines et les apéros quotidiens tournant sur les 3 bateaux francophones (et néanmoins les seuls de passage à ce moment). En effet, Yvon et Carmelle les québécois de Taima, sloop acier de 10m partis en même temps que nous de Vava’u sont arrivés 3 jours après nous. Nous passerons donc d’excellents moments d’échange et de rigolade avec eux, Michel et Jo. Cela fait du bien, après avoir quitté la francophonie depuis la Polynésie, début décembre 2012 !
Céline vous a préparé à suivre un magnifique photomontage que nous vous laissons découvrir pour compléter ce préambule fidjien…